Quand la souffrance touche aussi les membres de la famille

Lorsqu’un de nos proches traverse une période difficile suite à un évènement traumatique, cela impacte forcément nos vies. En effet, un tel évènement vient parfois chambouler les différents domaines du quotidien : les relations, les finances, les projets d’avenir, les activités, l’organisation familiale, etc. Voir une personne qu’on aime vivre une étape pénible peut avoir de réelles conséquences sur notre propre santé mentale. 

De plus, tout le monde n’est pas outillé pour aider et soutenir moralement quelqu’un en souffrance. Cela peut être gênant pour certains ou d’autres vont être maladroits et ne pas savoir quoi faire. Il peut arriver aussi d’être dans l’incompréhension ou dans le déni.

Parfois, en tant que proche d’une personne en détresse après un traumatisme, on peut se sentir démuni, inutile, impuissant face à la souffrance de l’autre. Voici donc quelques conseils pour apprendre à trouver sa place et accompagner la personne au mieux.

Accepter la souffrance de l’autre

Après un traumatisme, la vie change et ne redevient pas comme avant (pas tout de suite en tout cas). Beaucoup d’aspects de la vie quotidienne se bousculent. Il arrive que certains proches, dans l’incompréhension, se sentent déstabilisés de voir et subir de tels changements. Il est donc important d’accepter la souffrance de l’autre, accepter qu’il traverse une période compliquée et qu’il doit « digérer » le traumatisme. Il faut du temps pour ça, plus ou moins long en fonction des individualités de chacun. Bonne nouvelle : cette période de souffrance est temporaire. Peut-être que tout ne redeviendra pas comme avant car nous évoluons tous au fil du temps, mais une évolution et une amélioration seront perceptibles à condition d’être épaulé.

Tous les « l’important c’est que tu sois en vie ça aurait pu être pire ! », « allez oublie, c’est que du passé, faut que t’avances », « tu devrais sortir un peu, voir des amis ! », « remets-toi au sport ça te permettra de te défouler », « Hé, il y en a qui ont vécu pire… », « tu ne devrais pas te laisser abattre si facilement ça ne te ressemble pas ». La personne en souffrance sait tout ça….mais elle est dans l’incapacité de le faire pour le moment. L’être humain a tendance à vouloir rassurer ceux qu’il aime c’est pourquoi il essaie de consoler du mieux qu’il peut. Ça part d’une bonne intention, mais est-ce toujours nécessaire ? Parfois, la personne n’a pas forcément envie d’entendre ce genre de commentaires. Pourquoi pas privilégier le silence quand cela semble adapté ? Il arrive que les gens n’attendent pas forcément des paroles en retour mais une simple écoute attentive et une présence rassurante. Demandez-leur plutôt « en quoi je peux t’aider pour aller mieux ? », « qu’est-ce que je peux faire pour toi pour que tu te sentes mieux ? »

Evènement traumatique

Ne pas nier ni dire d’oublier

Le passé, quoi qu’on en fasse, ne se modifie pas. On ne peut changer ce qui est arrivé, en revanche ou peut changer la manière dont le passé gère et prend le contrôle de notre présent et de notre futur. Pour le moment, peut-être que la personne ayant vécu un évènement traumatique n’a pas assez de recul pour s’en rendre compte et c’est normal. Chaque chose en son temps et il faut du temps pour arriver à ce cheminement. Parfois, la personne en souffrance ne veut pas en parler avec vous et préfère s’isoler. Ne lui en voulez pas, c’est peut-être une manière de vous protéger. D’autres vont à l’inverse ruminer, ressasser l’évènement et en parler constamment. Cela arrive parfois, car on n’oublie pas comme ça en un coup de baguette magique. Pour elle, c’est encore frais, actuel et très douloureux. Aussi, il arrive qu’on ait envie de changer de sujets pour distraire l’autre, lui changer les idées. Cela peut être pris pour une non prise en compte de ses émotions.

Accepter de ne pas être un sauveur et prendre soin de soi

Vous pouvez soutenir, soulager, apporter votre aide, être présent dans ce moment difficile mais à aucun moment vous ne pourrez supprimer ni porter la douleur de l’autre à sa place. Soyez présent et féliciter la personne lorsque vous notez une progression. Vous pouvez également exprimer votre soutien, votre amour et vos émotions. Concernant l’expression de vos émotions, cela est peut-être à faire seulement si la personne n’est pas trop fragilisée psychologiquement (cela pourrait lui créer de la culpabilité par exemple). Si tel est le cas, n’hésitez pas à en parler à un proche ou à un professionnel.

Il n’y a pas de secret, avant de prendre soin des autres, il est primordial de prendre soin de soi. En prenant soin de soi, on sera plus en capacité de prendre soin de l’autre par la suite.

Et si vous êtes celui qui est en souffrance ?

Il est important de partager avec vos proches vos pensées, vos impressions, vos ressentis et vos émotions que vous traversez actuellement. Il est fréquent de remarquer que les proches ne savent pas trop comment réagir ni quoi dire. Il est nécessaire de pouvoir les aider à mieux vous comprendre et savoir comment vous soutenir dans cette période. Cela peut être par exemple en précisant vos besoins et donnez un maximum d’indications sur la façon dont vous avez envie d’être soutenu.

Que ce soit vous ou un proche qui a vécu un évènement traumatique, vous n’êtes pas seul. Trouver une personne bienveillante, à l’écoute et sans jugement pour pouvoir vous confier : un ami, un membre de votre famille, une collègue ou un professionnel de santé.