Dans notre quotidien, nos décisions sont souvent influencées par des éléments qui échappent à notre conscience. Ces influences sont appelées biais cognitifs et elles peuvent avoir un impact majeur sur la manière dont nous percevons le monde et sur les choix que nous faisons. Bien que ces biais soient naturels et en grande partie inconscients, il est possible d’en prendre conscience et d’apprendre à les surmonter. Dans cet article, nous définirons ce que sont les biais cognitifs, nous en découvrirons certaines puis comment prendre du recul pour éviter qu’ils n’orientent nos décisions de manière erronée.

Qu’est-ce qu’un biais cognitif ?

Les biais cognitifs sont des schémas de pensée irrationnels ou des erreurs systématiques qui affectent nos jugements et décisions. Ils se produisent souvent parce que notre cerveau cherche des raccourcis pour traiter l’information rapidement et efficacement, mais ces raccourcis ne sont pas toujours fiables. Ces biais peuvent être influencés par nos croyances, nos émotions ou nos expériences passées.

Il s’agit donc d’un raccourci que notre cerveau fait. Si ces raccourcis peuvent être utiles dans certaines situations (par exemple, pour réagir rapidement à des menaces), ils ne sont pas toujours fiables lorsqu’il s’agit de décisions complexes ou importantes.

Cette forme de pensée est d’autant plus présente lorsque nous sommes dans une situation où il y a beaucoup d’informations ou une limite de temps. Souvent, il s’agit de raisonnements incorrects, ce qui nous pousse à faire des erreurs. Il s’agit d’une pensée automatique, que l’on pense logique mais qui souvent ne l’est pas.

Biais cognitifs

Quelques exemples courants de biais cognitifs

Biais de confirmation : nous avons tendance à valider et retenir les informations qui vont dans le sens de nos croyances.

Le paradoxe du choix : « Je ne sais pas quoi regarder sur Netflix, je passe plus de temps à choisir qu’à véritablement regarder » ou bien « Je ne sais pas comment m’habiller » alors que notre armoire est pleine de vêtements..Et oui, ce biais cognitif est le fait que plus nous avons le choix, plus nous avons du mal à nous décider.

Biais de conformisme : tendance à adopter la même opinion, le même comportement que le reste du groupe.

Effet de Halo : interprétation positive ou négative à partir de la première impression.

Biais de sur-généralisation : d’un seul cas, une seule situation, tirer une conclusion que l’on généralisera aux autres situations.

Raisonnement émotionnel : ne se baser que sur ses émotions et ne pas prendre en compte le contexte, la situation de manière objective.

Raisonnement dichotomique : tout ou rien, noir ou blanc, sans aucune nuance ni entre-deux.

Effet Barnum : c’est le fait de s’approprier une vague description de la personnalité (un peu comme les horoscopes).

Comment prendre du recul face aux biais cognitifs ?

Prendre du recul face à nos biais cognitifs est essentiel pour améliorer notre prise de décision. Voici quelques stratégies pour y parvenir :

1. Prendre conscience de ses biais

La première étape pour réduire l’influence des biais cognitifs est de les reconnaître. Apprenez à identifier vos tendances naturelles et soyez conscient des pièges auxquels vous êtes susceptible de tomber.

2. Adopter la pensée critique

La pensée critique consiste à analyser les informations de manière objective et logique, en cherchant à les remettre en question. Plutôt que d’accepter immédiatement une information qui confirme vos croyances, posez-vous des questions : “Quelles sont les preuves de cette affirmation ?” ou “Y a-t-il des contre-exemples que je devrais considérer ?”

3. Se donner du temps

Évitez de prendre des décisions importantes sous pression ou dans l’urgence. Prenez un peu de temps pour réfléchir avant de répondre à un email important, de faire un achat, ou de prendre une décision dans un contexte professionnel ou personnel. Cela permet à votre esprit de se détacher des émotions immédiates et d’aborder la situation avec plus de calme et de réflexion.

4. Chercher des avis extérieurs

Demander des avis externes est un excellent moyen d’échapper à ses propres biais. Partagez vos réflexions avec des amis, des collègues ou des experts, et soyez ouvert à des points de vue différents. Parfois, un regard extérieur permet de déceler des biais que nous ne voyons pas nous-mêmes.

En conclusion

Les biais cognitifs font partie intégrante de la manière dont notre cerveau fonctionne. Cependant, prendre conscience de leur existence et adopter des stratégies pour les minimiser peut grandement améliorer notre capacité à prendre des décisions plus éclairées et objectives. En pratiquant la réflexion critique, en cherchant des perspectives diverses et en prenant du recul, nous pouvons éviter que ces biais ne faussent nos choix et, ainsi, nous donner les moyens de vivre de manière plus réfléchie et équilibrée.

Le but de la thérapie est d’apporter de la souplesse en remettant en cause ces biais cognitifs, qui sont parfois à l’origine des certaines croyances générant de la souffrance. Le questionnement et la discussion avec un thérapeute permet d’adopter une vision plus objective et équilibrée dans tous les domaines de notre vie.